Fonte: Liberation
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Lo scrittore italiano sostiene che la sicurezza è una questione di società civile.
“Questa è la seconda volta quest’anno che sono a Parigi al momento degli attacchi. Nel mese di gennaio, sono stato invitato a parlare a un convegno alla Sorbona, che si è tenuto due giorni dopo la sparatoria contro Charlie. Rivolgo un fraterno sostegno per il vostro Paese, al quale sono grato. La Francia mi ha accolto, prima come muratore, poi come scrittore, poi come un imputato del reato di “Pensiero”.
“C’è una differenza con la tragedia avvenuta nel mese di gennaio. Nel mese di gennaio, è stato il momento della risposta e della testimonianza. E’ stato un grande evento per il quale vorrei dare il titolo “No pasaran” (“Non passeranno”), lo slogan della guerra civile spagnola. Nell’attacco di Venerdì, il livello dell’attacco ha raggiunto vette di violenza su una scala maggiore, abbiamo bisogno della mobilitazione generale della vita civile e del popolo francese. Dobbiamo assumere su noi stessi la responsabilità della questione della sicurezza, senza che venga delegato allo Stato. la delega allo Stato sta riducendo le libertà dei cittadini. Tuttavia, ognuno dovrebbe essere responsabile di ciò che accade accanto a lui, il suo vicino di casa. Bisogna lanciare l’allarme per il livello zero della società, in un movimento popolare e della fratellanza.
“Solo la risposta che viene dall’alto, con un numero crescente di gendarmi in strada, non è efficace. E ‘quasi impossibile fermare gli attentatori suicidi prima. Ma le persone che vivono intorno a questi assassini talvolta possono aver notato qualcosa e hanno preferito rimanere in silenzio. Ci vuole una grande mobilitazione che superi tale passività con la garanzia che le forze dell’ordine organizzino una rete nuova in grado di comprendere e “sfruttare” le informazioni. L’obiettivo che possiamo raggiungere è quello di prevenire gli attacchi. Nel momento in cui le azioni terroristiche sono in corso è difficile intervenire con efficacia. Non dobbiamo lasciare il tema della sicurezza solo alla responsabilità delle forze dell’ordine. Essa deve essere condivisa dal basso dalla società. La militarizzazione totale non è efficace.
“Se abbiamo solo la sicurezza militare, andremo dritti tra le braccia di estrema destra. Abbiamo bisogno di un’organizzazione di base per quartiere. Una rete che si organizza per la resistenza dal basso, dai quartieri, in modo democratico e coerente con un Presidente di sinistra. Altrimenti, ci sarà una soluzione. Oggi, dobbiamo combattere la paura con coraggio e senza farci vincere dalla paura. ”
L’écrivain italien suggère que la sécurité soit aussi une affaire de la société civile, dans une mobilisation populaire.
Erri de Luca: «Il faut lancer l’alerte au niveau zéro de la société»
Arrivé de Rome ce samedi matin, l’écrivain Erri de Luca, qui intervenait à 17 heures au premier Salon du livre des lanceuses et des lanceurs d’alerte à Montreuil, commente les attentats et suggère d’organiser une réaction populaire.
«C’est la deuxième fois cette année que je me trouve à Paris au moment d’attentats. En janvier, j’avais été invité à intervenir dans un colloque à la Sorbonne qui se tenait deux jours après la fusillade contre Charlie. J’exprime un soutien de fraternité pour votre pays, pour lequel J’ai de la gratitude. La France m’a bien accueilli, d’abord comme un maçon, puis comme un écrivain, puis comme un coupable de délit d’opinion.
«Il y a une différence avec ce qui s’est passé en janvier. En janvier, c’était le moment de la réponse et du témoignage. Il y a eu cette grande manifestation pour laquelle je donnerais comme titre “no pasaran” (“Ils ne passeront pas”), le slogan de la guerre civile espagnole. Face à l’attaque de vendredi, qui est à une échelle différente, il faut une mobilisation générale de la vie civile, du peuple français. Il faut s’emparer soi-même de la question de la sécurité sans la déléguer à l’Etat. La déléguer à l’Etat, c’est réduire ses propres libertés. En revanche, chacun doit être responsable de ce qui se passe à côté de lui, de son voisin. Il faut lancer l’alerte au niveau zéro de la société, dans un mouvement populaire et de fraternité.
«Accepter seulement la réponse qui vient d’en haut, avec une multiplication des gendarmes dans la rue, n’est pas efficace. Il est quasi impossible d’arrêter des auteurs d’attentats suicide avant. Mais les gens qui vivent autour de ces assassins se sont parfois aperçus de quelque chose et ont préféré se taire. Il faut une grande mobilisation de cette responsabilité civile avec la garantie que les forces de l’ordre créeront un réseau pour exploiter les informations qui remontent. Au niveau du terrain, on peut parvenir à prévenir les attaques. Au moment où elles sont déclarées, on les subit. Il ne faut pas laisser aux seules forces de l’ordre la responsabilité. Elle doit être partagée par le rez de chaussée de la société, comme une lance d’alerte. La militarisation totale n’est même pas efficace.
« Si on ne fait que de la sécurisation militaire, on va aller tout droit dans les bras de l’extrême droite. Il faut une organisation populaire par quartier. Un réseau qui s’organise pour faire de la résistance d’en bas, des quartiers, est à la portée d’un président de gauche. Sinon, il y aura une solution de droite. Aujourd’hui, il faut combattre la peur avec le courage et non par un accroissement de la peur. »